Plan hivernal grand froid

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Grand froid

L’hiver peut être marqué par des épisodes de grand froid et de neige ou verglas. Ces épisodes, et plus généralement la période hivernale, peuvent avoir des répercussions sur votre santé : maladies dues à des virus saisonniers (grippe, gastro-entérite, bronchiolite), intoxication par le monoxyde de carbone, aggravation de maladies chroniques liées au froid (cardiaques, pulmonaires).

Le grand froid, le vent glacé, la neige sont des risques météorologiques à ne pas négliger. Ils peuvent être dommageables pour la santé, surtout pour les personnes fragiles ou souffrant de certaines pathologies.

Leurs effets sont insidieux et peuvent passer inaperçus. Il faut donc redoubler de vigilance en se protégeant personnellement et en veillant sur les personnes fragiles (personnes âgées, enfants, personnes précaires ou sans domicile). Chaque année des centaines de personnes sont victimes de pathologies provoquées par le froid.

Le plan "Grand Froid" est un dispositif interministériel prévoyant des actions en cas d'hiver rigoureux. Il est activé par les préfectures selon l'intensité du froid dans leur département.

C’est à partir d’une veille assurée par Météo France et par Santé Publique France que les mesures de prévention et de gestion sont adaptées afin de limiter les effets en lien avec ces périodes.

Le rôle de l’ARS

Du 1er novembre au 31 mars, l'ARS Paca se mobilise aux côtés du Préfet de région et rappelle les recommandations à suivre pour se prémunir des risques liés aux vagues de froid hivernales.

L’ARS Paca assure un suivi de l’état de l’offre de soins dans les établissements de santé et, le cas échant, alerte le centre opérationnel de réponse et de régulation des urgences sanitaires et sociales (CORRUSS) de la Direction générale de la santé (DGS).

Des dispositifs préventifs spécifiques concernant principalement l’émergence d’épidémies infectieuses et l’intoxication au monoxyde de carbone sont activés.

Les vagues de froid

Une « vague de froid » est un épisode de temps froid caractérisé par sa persistance, son intensité et son étendue géographique. Il dure au minimum 2 jours et les T° atteignent des valeurs nettement inférieures aux normales saisonnières de la région concernée. Ce phénomène peut survenir brutalement.

4 niveaux de vigilance :

  • « pic de froid » : froid de courte durée (1 ou 2 jours) ;
  • « épisode persistant de froid » : période de froid qui dure dans le temps ;
  • « grand froid » : période de froid intense caractérisée par des températures ressenties minimales très basses (ordre de grandeur inférieures à -18°) ;
  • « froid extrême » : période de froid avéré, exceptionnel, très intense et durable, étendue, qui entraine l’apparition d’effets collatéraux dans différents secteurs (arrêt de certaines activités, …).

Les effets du grand froid sont insidieux et peuvent passer inaperçus. Il faut donc redoubler de vigilance en se protégeant personnellement et en veillant sur les personnes fragiles.

  • Les maladies liées directement au froid telles que les gelures ou l’hypothermie, responsables de lésions graves, voire mortelles ;
  • L’aggravation de maladies préexistantes (notamment cardiaques et respiratoires) ;
  • Les virus respiratoires : rhume, grippe saisonnière, bronchite et bronchiolite pour les enfants ;
  • Les virus responsables de gastroentérites : avec le risque de déshydratation des nourrissons et des jeunes enfants ;
  • Des effets indirects comme le risque accru d’intoxication au monoxyde de carbone due au dysfonctionnement d’appareils de chauffage (au gaz, au fioul ou au charbon) ou à une utilisation inappropriée d’un moyen de chauffage (chauffage d’appoint utilisé en continu) ou encore lorsque les aérations du logement ont été obstruées.

 

En raison de leur santé :

  • Les personnes âgées : La diminution de la perception du froid, l’altération des vaisseaux et de leur réactivité, la diminution de la masse musculaire rendent les personnes âgées vulnérables au froid ;
  • Les femmes enceintes ;
  • Les enfants en bas âge ;
  • Les personnes présentant certaines pathologies chroniques préexistantes (cardiovasculaires, respiratoires ou endocriniennes) ;
  • Les personnes en situation de handicap ou de dépendance.

En raison de leurs conditions de vie, de travail, de comportement ou d’environnement :

  • Les personnes précaires, sans abri, vivant en squats, campements, bidonvilles ou aires d’accueil et ne pouvant pas se protéger du froid ;
  • Les personnes isolées ;
  • Les personnes vivant dans des logements mal isolés thermiquement ou insalubres ;
  • Les travailleurs exposés au froid, à l’extérieur, ou dans une ambiance froide à l’intérieur, ou utilisant un véhicule dans le cadre de leur activité professionnelle lorsqu’il y a du verglas ou de la neige sur la chaussée.

Si vous devez sortir 

  • habillez-vous chaudement, couvrez-vous la tête et les mains ;
  • maintenez un certain niveau d’exercice régulier tel la marche, sans pour autant faire des efforts importants ;
  • remettez, si possible, tout voyage prolongé en automobile s’il n’est pas indispensable ;
  • maintenez la température ambiante de votre logement à un niveau convenable y compris la chambre à coucher (minimum de 19 °c) ;
  • ne surchauffez pas les poêles à bois ni les chauffages d’appoint à cause des risques d’incendie et d’intoxication au monoxyde de carbone. Les chauffages d’appoint fonctionnant avec des combustibles (ex : kérosène, butane…) ou de camping sont à proscrire pour les mêmes raisons. Les groupes électrogènes doivent impérativement être placés à l’extérieur de l’habitation et jamais en milieu clos (cave, garage….) ;
  • éviter la consommation d’alcool ;
  • limiter les efforts physiques en particulier si vous avez des problèmes cardiovasculaires ;
  • limitez les activités en extérieur.

Si vous avez un nourrisson ou un nouveau-né

Les nourrissons et les nouveaux nés sont particulièrement sensibles aux basses températures et peuvent développer rapidement une hypothermie. Sauf nécessité impérative, évitez de sortir votre nourrisson en période de grand froid.

En cas de sortie obligatoire, en période de froid :

  • couvrez votre bébé, particulièrement la tête (bonnet) et les extrémités (mains, oreilles, pieds) ;
  • évitez de placer votre nourrisson dans un porte-bébé, type sac à dos, susceptible de comprimer ses membres inférieurs et de favoriser des gelures ;
  • transportez votre enfant de manière à ce qu’il soit libre de ses mouvements dans les bras, un landau ou une poussette afin qu’il puisse bouger régulièrement pour se réchauffer ;
  • pensez à donner à boire régulièrement à votre enfant.

En cas de transport en voiture par période de grand froid, il faut prévoir le risque d’être bloqué par les intempéries avec son bébé.

  • si votre enfant est asthmatique 
  • En cas de froid, les exercices sportifs prolongés à l’extérieur doivent être évités, particulièrement en cas d’asthme instable, d’asthme d’effort ou déclenché par le froid ;
  • Veillez à ce que votre enfant ait toujours sur lui son traitement à prendre en cas de crise (broncho-dilatateur inhalé) ;
  • Si votre enfant est en collectivité (école, classe de neige, colonie de vacances, centre aéré, …) : demandez à votre médecin traitant de faire des recommandations écrites concernant la pratique du sport et les modalités de prise en charge en cas de crise.

Si vous êtes âgé 

  • restez chez vous le plus possible et pensez à faire ou faire faire vos courses pour une longue période ou sollicitez de l’aide auprès de votre entourage ou d’une aide à domicile ;
  • pensez à vérifier que vous avez vos médicaments pour une durée suffisante ;
  • donnez régulièrement de vos nouvelles à quelqu’un de votre entourage ;
  • mangez copieusement ;
  • évitez de vous reposer très près du chauffage.

Si vous êtes insuffisant respiratoire ou porteur d’une bronchite chronique

  • demandez à votre médecin s’il convient de vous vacciner contre les infections pneumococciques ;
  • en cas d'exacerbation (aggravation de l’effort respiratoire habituel, majoration et/ou aspect purulent des crachats, fièvre), consultez immédiatement votre médecin traitant ;
  • en cas de déplacement, même de brève durée, munissez-vous de votre traitement habituel (et d’eau pour pouvoir le prendre), et notamment de votre broncho-dilatateur s’il vous en a été prescrit.

Les basses températures, en particulier lorsqu’elles s’accompagnent de vent, peuvent provoquer des engelures superficielles, des gelures, voire une hypothermie.

  • Les engelures superficielles sont des réactions assez légères au froid. Elles ne sont généralement pas douloureuses. Elles sont marquées par une zone de peau blanche ou jaune-gris qui paraît anormalement ferme ou malléable comme de la cire avec un engourdissement des parties exposées au froid. Elles peuvent apparaître rapidement, surtout si la partie exposée est mouillée ou si le vent est fort. En cas d’apparition d’engelure superficielle, il est nécessaire de consulter son médecin. En attendant, il faut immerger la zone affectée dans de l’eau tiède (à 38°C ou moins) : la température doit être douce pour les zones non touchées par le froid. Surtout ne pas frictionner la zone atteinte, ni la masser. Cela peut aggraver la lésion. Ne pas utiliser de source de forte chaleur (lampe chauffante, feu, radiateur) pour réchauffer.
  • Les gelures graves surviennent lors du gel complet des tissus. En cas de survenue de gelure grave, il faut appeler les secours médicaux rapidement (15 ou 112). La peau est insensible, peut devenir bleu-noirâtre et cloquée. Ces lésions nécessitent un traitement hospitalier en soins intensifs et conduisent parfois à des amputations.
  • L’hypothermie : Si la température corporelle s’abaisse en dessous de 35 °C, les fonctions vitales ne sont plus efficaces. L’hypothermie est très dangereuse parce que ses symptômes apparaissent de façon si progressive que les victimes et leur entourage ne les remarquent souvent que tardivement. Les signes d’une hypothermie sont : prononciation ralentie des phrases, perte de jugement puis confusion mentale, perte de coordination des membres, sentiment de fatigue et d’intense frilosité, sensation d’engourdissement progressif et de tension musculaire et éventuellement, perte de conscience puis coma. Face à un cas d’hypothermie, appelez les secours médicaux (15 ou 112). Installer la personne à l’abri du froid et du vent. Remplacer les vêtements s’ils sont mouillés et couvrir la personne avec des couvertures. Si elle est consciente, lui donner des boissons sucrées, chaudes et non alcoolisées. Ne pas utiliser de chaleur directe, de couvertures électriques ou de bouillottes. Ne pas masser la peau.