Moustique tigre : tous responsables, ensemble, mobilisons-nous !

Communiqué de presse
communiqué de presse

Le dispositif de lutte contre Aedes albopictus (dit « moustique tigre ») et de surveillance des maladies virales transmises par ce type de moustiques en métropole est activé chaque année du 1er mai au 30 novembre.

« En Paca plus de 62 % des communes sont colonisées par le moustique tigre

et 97 % de la population vit à son contact ».

Le moustique tigre est un moustique originaire d'Asie, implanté depuis 2004 dans notre région. Il est vecteur de maladies, appelées arboviroses, comme la dengue, le chikungunya et l’infection à virus Zika.

Dans notre région, c’est l'Entente interdépartementale pour la démoustication (EID) Méditerranée qui est l'opérateur régional chargé de la surveillance du moustique tigre, pour le compte de l'Agence régionale de santé (ARS) Paca, et qui intervient par des mesures de lutte et de protection nécessaires autour des cas humains, déclarés et confirmés, pour stopper la propagation virale.

L’ARS Paca, Santé publique France (SPF) et leurs partenaires mobilisent les professionnels et les établissements de santé pour identifier de façon précoce des cas infectieux, et alerter la population, afin de maîtriser le risque d’apparition d’une chaine de transmission locale de ces maladies en métropole (cas autochtone).

On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire national et n’a pas voyagé dans une zone où l’un de ces virus circule dans les 15 jours précédant la date d’apparition de ses symptômes.

Le risque d’émergence de ces maladies est réel dans la région, comme en témoignent les différents épisodes de cas autochtones enregistrés depuis 2010 : onze épisodes de dengue (31 cas), deux épisodes de chikungunya (19 cas) et un épisode de Zika (3 cas). Avec la région Occitanie, notre région fait partie des deux régions métropolitaines les plus exposées aux maladies vectorielles transmises par les moustiques.

La dengue, le chikungunya et le Zika se propagent par l’intermédiaire du moustique tigre. Lors d’une piqûre, le moustique prélève le virus sur une personne infectée et après une période d’incubation, celui-ci est capable de transmettre le virus, à l’occasion d’une autre piqûre, à une personne saine.

En Paca, plus de 62 % des communes sont colonisées par Aedes albopictus et 97 % de la population vit à son contact. Les résultats de la surveillance des moustiques réalisée par l’EID Méditerranée, depuis ces 3 dernières années, montrent que la période d’activité des moustiques en Paca s’étend de mi-avril à fin novembre, selon les conditions climatiques (en particulier la température).

Ainsi dans les Alpes-Maritimes, les moustiques commencent à être présents et actifs dès la mi-avril et jusqu’à fin novembre (cette situation est similaire dans les Bouches-du-Rhône et le Var) tandis qu’ils apparaissent plus tardivement dans les départements alpins (fin mai) et cessent d’être actifs fin septembre dans les Hautes-Alpes et fin octobre dans les Alpes-de-Haute-Provence. La prolifération du nombre de moustiques présents sur certains territoires au cœur de l’été, reste importante depuis 2020.

Dans 80 % des cas, les gîtes de ponte des moustiques tigres sont situés dans le domaine privé. C’est pourquoi, chacun doit participer à son niveau et lutter contre la présence du moustique dans son environnement immédiat.

  1. Lutter contre la prolifération du moustique tigre

C’est en agissant au quotidien, chacun chez soi, que nous pouvons éviter qu’il se reproduise et prolifère dans nos maisons, sur nos balcons, dans nos jardins, etc. Pour éviter que le moustique tigre prolifère, la meilleure méthode est d’éliminer l’eau dans laquelle les larves de moustiques se développent. Parfois quelques centilitres peuvent suffire pour qu’une femelle y dépose ses œufs :

  • éliminer les petites réserves d'eau dans lesquelles l’eau peut stagner : les coupelles des plantes, les jouets des enfants... Dans les coupelles, remplacer l’eau par du sable humide ;
  • bâcher hermétiquement ou recouvrir d’une moustiquaire les réserves d'eau (fût, bidon, piscine pour enfants) ;
  • être vigilant et ranger à l’abri de la pluie tout ce qui peut contenir de l’eau (seaux, arrosoirs) ;
  • changer l’eau des plantes et des fleurs une fois par semaine ou plus si possible ;
  • ramasser les déchets verts qui deviennent des lieux de repos pour les moustiques adultes.
  1. Se protéger des piqûres de moustiques

Pour éviter les piqûres de moustique tigre il est donc conseillé de :

  • porter des vêtements couvrants et amples ;
  • utiliser un répulsif cutané, conseillé par votre pharmacien, sur les zones de peau découvertes lorsque vous êtes exposés aux moustiques ;
  • utiliser les climatiseurs ou les ventilateurs qui gênent les moustiques ;
  • si nécessaire, utiliser des grillages-moustiquaires sur les ouvertures (portes et fenêtres) ;
  • si vous êtes gênés, dormez sous des moustiquaires, qui peuvent également être imprégnées d'insecticide pour tissus. Il existe également des moustiquaires à berceau pour les nouveau-nés ;
  • utiliser les diffuseurs électriques à l'intérieur des habitations ;
  • utiliser les serpentins insecticides uniquement en extérieur.
  1. Consulter immédiatement son médecin traitant

en présence de symptômes évocateurs (fièvre d’apparition brutale, douleurs musculaires ou articulaires, douleurs oculaires, fatigue, maux de tête), en particulier s’ils apparaissent dans les 15 jours qui suivent le retour d’un voyage en zone tropicale.

Aller plus loin

Mobilisation sociale pour lutter contre la prolifération du moustique tigre en Paca

Une belle initiative grand public mise en place par l’Association ciotadenne (Acca) contre aedes albopictus au Cinéma l’Eden à La Ciotat.

Profitant du statut de La Ciotat comme berceau du cinéma, l’Acca, l’Agence régionale de santé (ARS) Paca et leurs partenaires ont organisé, le 8 avril dernier, une soirée thématique avec projection de films sur le moustique tigre et les maladies qu’il transmet, suivi d’une conférence – débat à laquelle participaient : un entomologiste de l'Institut de recherche pour le développement, un épidémiologiste de Santé Publique France, un ingénieur sanitaire de l'ARS Paca, une architecte-urbaniste, une patiente atteinte du chikungunya et son médecin ainsi qu’un élu de la mairie en charge de l'environnement. Cet évènement a regroupé une centaine d’habitants qui ont pu poser leurs questions aux experts présents et obtenir des réponses concrètes.

L’ARS encourage l’organisation de ce genre de manifestation qui permet de faire comprendre à un large public l’intérêt d’une mobilisation sociale collective pour éliminer tous les gîtes larvaires et les moustiques adultes.

Du nouveau du côté des activités ludiques et pédagogiques : « Mouskit » développées par le Comité régionale d’éducation à la santé (Cres).

Le Mouskit est un kit pédagogique qui a pour objectif d’améliorer les connaissances des 9-15 ans sur le moustique tigre et de promouvoir les comportements individuels et collectifs, dans une démarche ludique et scientifique.

Proposé sous forme de site web depuis 2020, http://www.mouskit.org s’adresse aux enseignants (écoles et collèges), animateurs, agents de collectivités… à qui il propose des outils « clés en mains » pour mettre en place des interventions, dans le cadre des programmes scolaires, de temps d’activités périscolaires, d'animations pédagogiques, etc. L’outil pédagogique fait actuellement l’objet d’une adaptation pour le public des centres de loisirs sous la forme d’un grand jeu destiné aux 8/12 ans, « le rallye Mouskit : mieux connaitre le moustique tigre pour mieux prévenir ». Au travers de manipulations, devinettes, quiz, expériences, collages, interactions... les enfants sont invités, en deux heures, à découvrir le cycle de vie du moustique, les risques vectoriels, les gestes de prévention, mais aussi l’intérêt du moustique pour l’environnement. Pour les animateurs, chaque épreuve comporte une fiche avec les connaissances à transmettre, le déroulement de l’animation, le matériel nécessaire et les modalités de validation des connaissances.

Un pré test du rallye est prévu le 25 mai 2022 par les partenaires varois, dans un centre de loisirs de La Garde engagé dans une démarche de développement durable.

Le projet est financé par l’ARS Paca et en fonction des résultats des évaluations, il pourrait être développé et proposé plus largement dans le cadre d’activités en centres de loisirs ou en péri scolaire.