En France, la variole du singe fait l’objet d’une surveillance et fait partie des maladies à déclaration obligatoire. Compte tenu des alertes en cours, la surveillance de ces infections est renforcée par Santé publique France.
Cette pathologie était absente du territoire européen, seuls quelques cas importés avaient été détectés de manière épisodique. Depuis mi-mai 2022, plusieurs foyers de contamination interhumaine autochtone ont été détectés en Europe, d’abord au Royaume-Uni, puis très rapidement dans de nombreux pays. Des cas ont également été signalés en Amérique du Nord et en Australie.
Ce virus est aujourd’hui recensé en France sans notion de voyage ni de contact avec des voyageurs en provenance d’Afrique (foyer actif du virus Monkeypox). Dans la majorité des cas, il s’agit d’une maladie bénigne spontanément résolutive, transmise par un contact direct avec une personne atteinte de Monkeypox. La maladie dure généralement de 2 à 3 semaines.
La maladie se manifeste d’abord par une fièvre parfois accompagnée de maux de tête intenses, de gonflement des ganglions lymphatiques (sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine), de douleurs dorsales, musculaires et d’une fatigue. Des maux de gorge sont également signalés.
L’infection peut provoquer une éruption vésiculeuse, faite de vésicules remplies de liquide qui se dessèchent, forment des croûtes puis cicatrisent. Des démangeaisons peuvent survenir. Les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, dans la zone ano-génitale, les paumes des mains et plantes et pieds.
L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines.
L’infection guérit en général spontanément, mais des complications ou formes graves peuvent apparaître chez certaines personnes :
- Un éruption majeure (plus de 100 vésicules) pouvant parfois générer des surinfections généralisées,
- Des problèmes digestifs ou ORL (avec compressions locales),
- Une atteinte des yeux (atteinte cornéenne)
- Des complications neurologiques
- Des formes graves au niveau pulmonaire
La variole du singe se transmet par contact direct ou indirect avec une personne porteuse de la maladie, un animal ou des matériaux contaminés par le virus.
La transmission entre humain peut se produire lors :
- d’un contact prolongé au travers de sécrétions respiratoires (postillons et micro gouttelettes projetées dans l’air lors d’un échange avec une personne) ;
- d’un contact étroit et direct avec cette personne via les lésions cutanées (plaies, croûtes), les fluides corporels (sang, salive, sperme) ou les muqueuses (bouche, anus, orifices naturels produisant du mucus) ;
- d'un contact avec des objets ou du linge contaminés par la personne.
La période de contagion commence dès l’apparition des symptômes.
Tant qu’il n’y a pas de symptôme, il n’y a pas de risque de transmission. Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à la disparition des dernières croûtes, le plus souvent compter 3 semaines).
Personne-contact à risque
Le port du masque et de gants étanches sont des mesures de protection efficaces vis-à-vis du contact physique direct avec un cas probable ou confirmé symptomatique.
Je suis personne-contact à risque si j’ai eu :
- un contact physique direct non protégé avec la peau lésée ou les fluides biologiques d’un cas probable ou confirmé symptomatique ;
- un contact physique indirect par le partage d’ustensile de toilette, ou le contact avec des textiles ou de la vaisselle sale utilisés par le cas probable ou confirmé symptomatique ;
- un contact non protégé à moins de 2 mètres pendant 3 heures avec un cas probable ou confirmé symptomatique.
La vaccination peut être proposée aux personnes identifiées comme contacts à risque, ainsi qu’aux professionnels de santé exposés au risque sans mesure de protection individuelle.
Une vaccination préventive peut être proposée aux groupes les plus exposés au virus :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes et les personnes transgenre rapportant des partenaires sexuels multiples.
- Les travailleurs du sexe
- Les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle
Le schéma vaccinal comprend 2 doses à 28 jours à minima d’intervalle (ou 1 dose unique pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole avant 1980, et 3 doses pour les personnes immunodéprimées).
La vaccination ne confère pas une protection immédiate, aussi il est important de continuer à éviter tout contact à risque pendant 14 jours avec une personne infectée par le virus Monkeypox ou suspectée de l'être.
Lieux de vaccination
L’ARS Paca a mobilisé ces dernières semaines les acteurs de la prévention, en particulier les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), les centres de vaccination internationale et les collectivités locales (Nice et Marseille), pour pouvoir proposer cette vaccination au plus près de la population.
La vaccination proposée dans ces lieux est prise en charge par l’Assurance maladie et nécessite de prendre rendez-vous en amont.
Vous pouvez vous orienter vers les CEGIDD : Résultats recherche | Santé.fr (sante.fr)