Programme d’accès aux soins et à la prévention pour les personnes démunies

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Personnes les plus démunies

17,5 % des habitants de Provence-Alpes-Côte-D’azur vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 1008 euros par mois. Ces inégalités sociales engendrent des inégalités de santé : logements insalubres, malnutrition, difficultés d’accès aux services de santé ou à la prévention, renoncement aux soins.

La question des inégalités sociales de santé est un enjeu central de santé publique. Alors que la France connaît une situation sanitaire globalement favorable, les différences d’état de santé observées sont encore liées aux différences sociales.

L’état de santé d’une personne se caractérise par une interaction entre plusieurs facteurs individuels, socio-environnementaux et économiques : les revenus, l’éducation, les conditions de travail, le cadre de vie, environnement, l’accès au système de soins…

Le programme d’accès aux soins pour les plus démunis

Le programme régional d’accès aux soins (PRAPS) des plus démunis vise à réduire les inégalités de santé et à offrir aux personnes démunies des conditions d’accès aux soins adaptées.

Les grands enjeux du programme

  • Avoir une politique de lutte contre les inégalités sociales coordonnée et évaluée.
  • Favoriser l’émergence de nouvelles organisations et de nouveaux métiers.
  • Adapter certains progrès technologiques pertinents afin de réduire les inégalités territoriales et sociales de santé.
  • Faciliter la résolution des grands problèmes d’inégalités sociales de santé via des programmes expérimentaux et des politiques volontaristes transversales efficaces.

Les acteurs régionaux concernés

Pour répondre à ces enjeux, le Praps nécessite une large concertation régionale et l’implication des acteurs publics :

  • les services de l’État,
  • les collectivités territoriales,
  • les organismes de sécurité sociale,
  • et plus largement les acteurs et usagers.

Le rôle l'ARS Paca est de donner l’impulsion dans la mise en œuvre du plan grâce à l'adhésion et l'implication de ses partenaires. La démarche doit favoriser la participation de chaque partie prenante.

Des actions pour les plus démunis

L’action du programme régional d’accès aux soins se concentre sur des publics spécifiques : les personnes sans chez soi, les jeunes en errance, les migrants, les personnes en situation irrégulière, les travailleurs saisonniers, les gens du voyage, les détenus, les personnes en situation de prostitution, les familles monoparentales.

« La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut (...) avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit le plus souvent à la grande pauvreté ».

L’accès aux soins ambulatoires

L’ARS souhaite conforter la coordination en santé sur les territoires prioritaires de la région et leur apporter une aide à l’investissement.

Une offre de santé au plus près des habitants

En métropole, la pauvreté s’accroit avec la concentration urbaine. La région Paca compte 128 quartiers labellisés en politique de la ville qui sont parmi les plus pauvres de France métropolitaine.

Depuis 2015, plusieurs structures se sont installées dans ces quartiers : une maison de santé pluri-professionnelle à Saint Louis, une maison de santé en Avignon, quartier Rocade Sud, un pôle de santé à Nice Quartier les Moulins, le centre de santé Kalliste…

Enfin, grâce au dispositif de praticien territorial de médecine générale (PTMG), 11 médecins se sont installés dans des zones où l’offre médicale est insuffisante et où l’accès aux soins de premiers recours est difficile (période 2013-début 2016).

Les permanences d’accès aux soins de santé (Pass)

Les permanences d’accès aux soins de santé ont été créées en 1998 par la Loi de lutte contre les exclusions. Elles sont habituellement situées dans un établissement de santé mais à titre expérimental peuvent  être localisées en ville, pour en faciliter l’accès de certains publics.

Une Pass de ville Médecin du Monde à Marseille

Ouverte dans le centre de santé de Médecins du monde du 3ème arrondissement de Marseille, cette Pass de ville permet à des personnes sans couverture sociale de se soigner sans faire l’avance des frais et d'obtenir, en 15 jours, leurs droits à l'assurance maladie. En savoir plus

Des consultations enfant-environnement au sein des Pass

La région Paca est particulièrement concernée par l’habitat insalubre. On estime que 135 000 logements seraient potentiellement indignes. Le logement et les choix d’urbanisme ont  pourtant des impacts sur la santé. L’habitation peut être sources de pathologies, comme par exemple, l’intoxication au plomb présent dans des peintures anciennes, le saturnisme. Pour préserver les enfants de ce type de pathologie, la Pass mère-enfant de l’hôpital Nord  propose des consultations dédiées pour réduire les risques environnementaux. En savoir plus

Les Pass en psychiatrie

Mises en place en 2010, les Pass en psychiatrie prennent en charge les personnes en situation de précarité qui présentent des troubles somatiques, sans couverture maladie et qui rencontrent des difficultés d’accès aux soins du fait de souffrances psychologiques ou psychiatriques.

Elles proposent des consultations de médecine générale, des entretiens avec des infirmiers et ou une aide sociale. Notre région comporte quatre PASS de psychiatrie :

  • les Pass psy des Centres hospitaliers Edouard Toulouse et Montperrin
  • la Pass du Centre hospitalier Buech Durance
  • la Pass psychiatrie du Centre Intercommunal Toulon La Seyne.

    Les équipes mobiles psychiatrie / précarité

    Les équipes mobiles ont pour mission d’aller à la rencontre des publics en situation de précarité pour favoriser la prévention, l’écoute, le repérage et l’orientation vers les soins si nécessaire. La région Paca compte 8 équipes mobiles psychiatrie précarité.

    Les soins en milieu pénitentiaire

    Les personnes sous-main  de la justice ou incarcérées connaissent des facteurs de risque qui induisent des problèmes de santé particuliers : troubles psychiques, addictions, pathologies bucco-dentaires, maladies infectieuses. Leur éloignement du système de soins de droit commun doit conduire à des actions spécifiques à leur égard… Lire la suite

    Aller plus loin

    Contact

    Direction Santé Publique et Environnementale

    Département Prévention, Promotion de la Santé

    Zahia Bedrani, pilote régional (04 13 55 82 87)