Les traitements insecticides et leur impact sanitaire et environnemental : les points clés à retenir

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Les opérations de démoustication sont mobilisées uniquement lors de la survenue de cas d’arboviroses. Retrouverez dans cette page quelques points clefs sur l’usage des traitements insecticides.

  1. L’usage d’insecticides communément appelé « opération de démoustication » est fait uniquement autour des cas confirmés de chikungunya, de dengue ou de Zika dans le cadre strict de la lutte anti-vectorielle conformément au décret n°2019-258 du 29 mars 2019 relatif à la prévention des maladies vectorielles. C’est la stratégie utilisée pour détruire les adultes et/ou larves qui ont été retrouvés lors de l’enquête entomologique et à proximité d’une personne atteinte de dengue, de chikungunya ou de Zika. Cet usage vise à détruire les moustiques potentiellement infectés par le virus et contenir géographiquement le risque de diffusion de l’infection.
  2. Les produits insecticides utilisés ne présentent pas de risques pour la santé (deltaméthrine, Bti) aux doses et méthodes d’application utilisées par l’EID dans le cadre des opérations de Lutte Anti Vectorielle autour de cas importés ou autochtones. Seuls les produits qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché peuvent être utilisés, leur liste figure sur : https://www.anses.fr/fr/decisions_biocide
  3. C’est pour éviter les résistances des moustiques tigres aux insecticides que des opérations de démoustication ne sont pas réalisées systématiquement lors de plaintes de particulier signalant des nuisances. En effet, des analyses récentes ont montré l’apparition de gènes de résistance aux produits insecticides utilisés dans le cadre des opérations de LAV, parmi les populations de moustiques tigres présentes en Paca. Cette situation est assez préoccupante, car si ces gènes se transmettent largement parmi les populations de moustiques tigres, nous ne disposerons plus d’insecticides efficaces pour supprimer les larves et les adultes moustiques infectés lors des opérations de LAV, notamment autour de cas autochtones. Des moustiques infectés en nombre pourraient alors piquer de nombreuses personnes et transmettre le virus de la dengue, du chikungunya ou du Zika et ainsi être à l’origine de la survenue d’une épidémie dans notre région.
  4. Pour faire baisser la densité des moustiques, la seule solution pérenne est la destruction des gîtes larvaires. Il a été constaté qu’au bout de 10 jours après une démoustication, les moustiques peuvent recoloniser une zone. L’efficacité des insecticides pour diminuer une densité de moustiques dans le temps et l’espace est donc très limitée, obligeant à une répétition des opérations et exposant donc au développement rapide de résistance aux insecticides et à un risque d’inefficacité des produits actuellement utilisés.