Lutte anti-vectorielle : haro sur les moustiques

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Moustique tigre

Les moustiques tigres peuvent transmettre des maladies, dont certaines peuvent être graves, voire mortelles. Depuis quelques années, les cas de dengue et d’autres pathologies tropicales se multiplient dans la région. L’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur et ses partenaires sont mobilisés pour protéger la population avec, comme général, Clément Piétin, responsable environnement extérieur.

Dengue, ZiKa, chikungunya ou Virus West Nile… autant de maladies tropicales qu’il n’était auparavant pas possible d’attraper en France. Oui, mais voilà, les contaminations se développent à cause des moustiques-tigres. « Il peut arriver qu’un voyageur revienne de l’étranger contaminé, c’est alors un cas importé. Mais, si la maladie ne se transmet pas d’homme à homme, les contaminations sont possibles par le biais du moustique qui pique une personne infectée puis quelqu’un d’autre sur le territoire. Ce sont alors des cas autochtones » explique Clément Piétin.

Depuis 2020, l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur a la charge de la lutte anti-vectorielle. « Nous organisons chaque année un comité de pilotage rassemblant tous nos partenaires, afin de mettre en place la campagne de guerre antimoustique.

Son bras armé, l’Entente interdépartementale de démoustication, effectue des traitements insecticides autour des cas en tenant compte des contraintes environnementales telles que la présence de cours d’eau, de ruches ou de cultures bio. Il faut être réactifs puisque les opérations de démoustication doivent intervenir dans les 48 heures. La communication joue également un rôle majeur. Nous rappelons régulièrement les messages de prévention qui sont essentiels dans cette lutte, notamment la nécessité de ne pas conserver d’eau stagnante, une coupelle, un seau, une brouette… dans laquelle une femelle moustique peut pondre jusqu’à 300 œufs. Les moustiques demeurent généralement dans une zone de 150 mètres à la ronde, et 80 % des gîtes larvaires sont créés par l’homme autour de son habitation

Aussi chacun est acteur pour limiter la prolifération de moustiques autour de son domicile. Autre action mise en œuvre par l’ARS, la surveillance des moustiques et de la façon dont ils s’adaptent à leur territoire.

En 2022, une cinquantaine de cas autochtones de dengue ont été identifiés essentiellement dans le Var et les Alpes-Maritimes dont une trentaine autour de Saint-Janet. « Auparavant, les cas importés, venus de l’étranger, représentaient plus de 90 % de notre activité. La tendance s’est inversée puisque cette année presque 80% des actions concernaient des cas autochtones. 

Lorsqu’un cas de dengue autochtone est identifié, nous menons des actions plus poussées : traitements approfondis, enquêtes de porte-à-porte autour du cas pour identifier d’autres cas dans le voisinage, sensibilisation des professionnels de santé... l’ARS a innové avec des communications ciblées sur les quartiers concernés, par le biais de de messages de prévention sur des sacs à pains et à pharmacies, des affichages et via des SMS géolocalisés...

L'année 2022 a enregistré la plus importante émergence de cas autochtone en France métropolitaine et une des plus grandes d’Europe. Les opérations ont été si nombreuses que des renforts d’autres départements et même d’autres régions ont été nécessaires. » La lutte contre le moustique tigre est donc plus que jamais d’actualité : elle doit être l’affaire de tous.

Le saviez-vous ?

Les symptômes de la dengue s’apparentent le plus souvent à un état grippal, avec de la fièvre, des maux de tête et des courbatures et plus spécifiquement des douleurs articulaires et oculaires qui se manifestent en moyenne dans les 4 à 7 jours qui suivent la piqûre de moustique. La dengue touche indifféremment les nourrissons, les jeunes enfants et les adultes. Le plus souvent bénigne, bien qu’invalidante, la dengue peut toutefois plus rarement se compliquer de formes hémorragiques.

Article de Solène Penhoat