Prévention des intoxications au monoxyde de carbone

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Monoxyde de carbone

Les intoxications domestiques au monoxyde de carbone (CO) sont plus fréquentes en période hivernal avec la mise en fonctionnement d’appareils défectueux ou non adaptés au logement. Ces intoxications sont plus ou moins graves, allant de maux de têtes pour de faibles niveaux de CO jusqu’au décès lorsque la concentration de ce gaz toxique atteint des niveaux importants.

Chaque année au niveau national près de 100 décès sont attribués à des intoxications au monoxyde de carbone. L’ARS s’attache chaque début de saison hivernale à rappeler les conseils pour éviter tout risque d’intoxication aux particuliers en les diffusant sur ses réseaux sociaux, ainsi qu’auprès des médias, aux collectivités relais d’informations et aux institutions.

L’ARS se charge également de la surveillance des intoxications au monoxyde de carbone prises en charge par les services d’urgence. Ces derniers déclarent leurs prises en charge des personnes intoxiquées à l’ARS ou aux SCHS* afin qu’ils réalisent une enquête sur les causes de l’intoxication et fassent prendre les mesures qui s’imposent pour éviter toute récidive.

Les SCHS (Services communaux d’hygiène et de santé) sont des services appartenant aux communes à forte population, dont la liste figure ci-dessous. Ils sont compétents pour mener les enquêtes sur le territoire communal.

Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore, et donc indétectable par l’homme. Sa présence résulte d’une combustion incomplète, et ce, quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole ou propane. Il diffuse très vite dans l’environnement.

Les causes d'intoxications au monoxyde de carbone

  • au manque d’entretien des appareils de chauffage et des conduits d’évacuation des fumées ; 
  • à la mauvaise utilisation des appareils de combustion ; 
  • au détournement d’appareils non destinés au chauffage ; 
  • à une mauvaise aération du domicile. 

Monoxyde de carbone, le vrai du faux

En cas de danger en lien avec l’émission de CO : je serai alerté par l’odeur !

FAUX : même si 25 % des personnes interrogées en Paca le pensent (données issues Baromètre Santé Environnement – ORS – 2017). Nous ne le rappellerons jamais assez : le monoxyde de carbone est INODORE et INCOLORE ! Seuls des détecteurs respectant les normes peuvent détecter la présence de CO. 

Les intoxications au CO ne touchent que les publics précaires.

FAUX : Tout local et logement est potentiellement concerné par ce risque dès lors qu'un appareil à combustion est utilisé, et qui est soit en mauvais état soit non-adapté à la pièce.

Tout le monde, quelle que soit sa constitution et son état de santé peut être intoxiqué par le CO.

VRAI : Le monoxyde de carbone ne choisit pas ses cibles et ne fera pas la différence entre enfants, adultes et personnes âgées. Cependant, certaines personnes seront plus sensiblement et plus rapidement victimes lorsqu'apparait du CO dans la pièce Les enfants, par exemple, ont une fréquence respiratoire plus élevée et inhalent donc un volume plus grand de gaz que les adultes: ils présenteront donc plus rapidement les signes d’une intoxication.

Le CO est un gaz léger qui se diffuse d’abord au niveau des plafonds

FAUX : Le monoxyde de carbone a approximativement le même poids que l’air. Il se diffuse de façon uniforme dans le logement. Si vous avez le moindre doute : OUVREZ VOS FENÊTRES ! 

 

Les symptômes de l’intoxication qui doivent alerter sont banals :  

  • des maux de tête, 
  • des nausées, 
  • une confusion mentale, 
  • de la fatigue.  

Ils peuvent ne pas se manifester immédiatement.

En cas d’intoxication aiguë ou de soupçon d’intoxication, la prise en charge doit être rapide et justifie une hospitalisation spécialisée.  

Il est recommandé :  

  • d’aérer les locaux, 
  • d’arrêter si possible les appareils à combustion
  • d’évacuer les locaux
  • et d’appeler les secours en composant le 15, le 18 ou le 112 (et le 114 pour les personnes malentendantes). 

Les gestes simples pour réduire les risques d'intoxication au monoxyde

  • avant l’hiver, faire vérifier et entretenir les installations de chauffage et de production d’eau chaude, ainsi que les conduits de fumée (ramonage mécanique) par un professionnel qualifié ;
  • veiller toute l’année à une bonne aération et ventilation du logement, tout particulièrement pendant la période de chauffage, aérer au moins 15 minutes par jour et ne pas obstruer les entrées et sorties d’air du logement ; 
  • respecter systématiquement les consignes d’utilisation des appareils à combustion indiquées par le fabricant : ne jamais faire fonctionner les chauffages d’appoint en continu, placer les groupes électrogènes à l’extérieur des bâtiments, ne jamais utiliser pour se chauffer ou cuisiner des appareils non destinés à cet usage : cuisinière, brasero, réchaud de camping, barbecue, etc.) ; 

Rappel : Ne jamais utiliser pour chauffer un logement des appareils non destinés à cet usage.   

 

L'Agence régionale de santé réalise des enquêtes environnementales à domicile ainsi qu'une campagne annuelle de communication auprès du grand public. Elle agit contre le risque d'intoxication aux côtés de partenaires régionaux :

  • Les professionnels de santé : médecins et services d’urgence qui déclarent les intoxications au monoxyde de carbone ;
  • le Centre anti poison et de toxico vigilance de Marseille (CAP-TV) qui réalise l’enquête médicale suite à une intoxication au monoxyde de carbone ;
  • les Services communaux d’hygiène et de santé (SCHS) réalisent les enquêtes chez les intoxiqués de la même façon que les agents de l’ARS, sur le territoire qui est de leur compétence (15 SCHS en région Paca).

L'ARS Paca met à disposition des collectivités et de tous les professionnels en contact avec du public un kit de communication comprenant un dépliant, des bannières, des visuels et vidéos pour les réseaux sociaux afin d'informer sur les risques liés au Monoxyde de carbone et sensibiliser aux bonnes pratiques.