Les établissements de santé de la région accueillent quotidiennement des personnes particulièrement vulnérables (patients en situation de fragilité, enfants, personnes âgées, personnes immunodéprimées), garantir un air intérieur sain et maîtrisé est donc une nécessité.
La qualité de l’air intérieur peut être altérée par de multiples sources de pollution, souvent peu visibles mais aux impacts sanitaires significatifs. Parmi les principales sources identifiées dans les établissements :
- Les matériaux de construction et d’aménagement (peintures, revêtements de sol, colles, mobiliers) qui émettent des composés organiques volatils (COV) comme le formaldéhyde ou le benzène ;
- Les produits de nettoyage et désinfectants utilisés quotidiennement, dont certains biocides peuvent générer des irritations ou des effets toxiques ;
- Les activités médicales et techniques (gaz anesthésiques, aérosols, microparticules dans les laboratoires ou salles de soins) ;
- Les équipements informatiques et bureautiques pouvant générer de l’ozone ou des émissions fines ;
- Les systèmes de ventilation mal entretenus, favorisant l’accumulation de poussières, de moisissures ou de bio-contaminants ;
- La présence humaine, responsable d’émissions de dioxyde de carbone, d’humidité et de particules fines.
Ces polluants peuvent provoquer des troubles aigus (irritations des voies respiratoires, maux de tête, fatigue, réactions allergiques) et aggraver des pathologies chroniques (asthme, bronchite, insuffisance respiratoire), voire augmenter le risque d’infections nosocomiales lorsque l’air n’est pas correctement filtré ou renouvelé.
Selon une étude conjointe de l’ANSES, du CSTB et de l’OQAI, le coût socio-économique de la pollution de l’air intérieur en France est estimé à 19 milliards d’euros par an, incluant les soins, les pertes de productivité et la mortalité prématurée. Cette pollution serait responsable, sur le périmètre national, de plus de 20 000 décès annuels.
L’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI), désormais intégré à l’OQEI, joue un rôle central dans la connaissance des expositions, la hiérarchisation des polluants et la production de données scientifiques utiles à la décision publique. Ses campagnes de mesure dans les établissements sanitaires et médico-sociaux permettent d’identifier les situations à risque et d’orienter les politiques de prévention à l’échelle nationale et régionale.
Dans le cadre du 4e Plan Régional Santé Environnement (PRSE), la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) s’est engagée à renforcer la maîtrise de la qualité de l’air intérieur en milieu sanitaire à travers plusieurs axes :
- Mise en œuvre de diagnostics QAI, notamment dans les zones sensibles et les bâtiments les plus anciens ;
- Renforcement de la maintenance des installations de traitement d’air pour garantir une ventilation efficace et conforme aux exigences techniques ;
- Intégration des enjeux QAI dans les programmes de rénovation énergétique et de construction neuve, en privilégiant des matériaux faibles émetteurs et des systèmes de ventilation performants ;
- Formation des personnels aux bonnes pratiques d’exploitation et de nettoyage des équipements ;
- Développement d’indicateurs de surveillance adaptés aux polluants les plus courants en environnement hospitalier.
Le réseau des Conseillers en Transition Énergétique et Écologique en Santé (CTEES), coordonné en région par la Fédération Hospitalière de France (FHF) Paca, a produit plusieurs fiches pratiques dédiées à la QAI, à destination des techniciens et des directions d’établissements. Ces ressources, disponibles sur le site de la FHF Paca, permettent d’outiller les acteurs de terrain, de structurer les démarches locales et de favoriser une montée en compétence collective sur ce sujet stratégique.
