Covid-19 : recommandations pour le nettoyage et la désinfection des surfaces

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En complément des gestes barrières et de la distanciation physique, les mesures d’hygiène peuvent également contribuer à limiter le risque de propagation du virus. Mais, le nettoyage et la désinfection des surfaces ne doivent pas se faire au détriment de la santé et l’environnement.

La Covid-19 se transmet entre les individus par les postillons (éternuements, toux) et par contact (avec la bouche, le nez, ou les muqueuses des yeux). La survie du SARS-CoV-2 dans l’environnement est encore relativement mal connue mais des études montrent qu’elle peut varier de quelques heures à plusieurs jours, selon le type de support, l’humidité résiduelle ou encore la température. Si la transmission du virus par des surfaces contaminées n’a pas été prouvée, elle ne peut être exclue. Il est donc nécessaire de maintenir une vigilance particulière à l’hygiène des surfaces.   

Quel que soit le contexte (épidémique ou pas), les produits détergents et désinfectants (biocides) utilisés pour le nettoyage des surfaces peuvent ne pas être sans danger pour la santé (en particulier des plus vulnérables : femmes enceintes et jeunes enfants) et l’environnement. L’usage excessif de produits désinfectants peut également jouer un rôle dans l'apparition de phénomènes d'antibiorésistance. Leur utilisation doit donc être réservée aux situations et aux zones présentant les risques de contamination les plus élevés.

Les recommandations ci-dessous visent à lutter contre la propagation du Coronavirus tout en limitant le risque d’exposition à des substances chimiques préoccupantes.

En l’absence d’une personne atteinte de la Covid-19, le nettoyage habituel du domicile est suffisant. Il n’est pas nécessaire de procéder à une désinfection.

En entrant à domicile, il faut ôter ses chaussures et se laver les mains au savon et les rincer à l'eau.

Pour un ménage respectueux de la santé et de l’environnement dans votre logement, il faut proscrire l’utilisation de produits ménagers dont l’étiquette mentionne par un pictogramme un risque pour la santé (intoxication, irritation, brûlure, gêne respiratoire, allergie, etc.) ou pour l’environnement (pollution, dégradation, etc.) et privilégier l'utilisation de produits ménagers qui portent des labels environnementaux (Ecolabel européen et marque NF environnement notamment). 

Il faut également éviter l’utilisation de vaporisateur ou pulvérisateur (sauf si il est réglé sur un jet à grosses gouttes) afin de limiter la formation d’aérosol pouvant être inhalé et ainsi irriter les voies respiratoires.

Les produits détergents simples (savon noir ou savon de Marseille) ou le nettoyage vapeur doivent être privilégiés pour l’entretien des sols, des surfaces, des objets et des jouets. Ils détériorent l’enveloppe du Coronavirus et l’inactivent.

A noter :

  • Le vinaigre blanc (acide acétique), le citron (acide citrique) et le bicarbonate de soude, fréquemment utilisés pour le ménage car ce sont des produits simples respectueux de l'environnement, sont inefficaces contre le SARS-CoV-2. Ils nettoient mais ne désinfectent pas.
  • Les parfums d’ambiance et les huiles essentielles diffusés dans l’air ne permettent pas non plus de lutter contre le Coronavirus et peuvent de surcroit polluer l’air intérieur et être nocifs pour la santé.

Pour l’application des détergents, il faut privilégier l’utilisation d’éponges, de chiffons ou de lingettes en microfibres (à laver après chaque utilisation) et proscrire l’utilisation de lingettes jetables et pré-imbibées polluantes pour l’environnement.

En période de confinement et en présence de nombreuses personnes à domicile, il faut augmenter la fréquence de nettoyage des surfaces les plus fréquemment touchées avec les mains, notamment lorsqu’elles sont visiblement souillées. Il s’agit par exemple des poignées de porte, des interrupteurs d’éclairage, des poignées de toilettes, des mains courantes, des surfaces d’écran tactile et des claviers, etc.

Pendant le nettoyage, il faut aérer en permanence. Au-delà, il est recommandé d’aérer plusieurs fois par jour au moins 15 minutes à chaque fois.

Pour limiter le risque de contamination par contact il est préconisé de mettre à la disposition des personnes entrant dans un espace commun soumis à un passage régulier (lieux de travail fermés, immeubles en copropriété, etc.) du gel hydroalcoolique.

Dans cette situation ou en présence d’une personne atteinte de la Covid-19 à domicile, l’entretien des surfaces nécessite un nettoyage et une désinfection.

Pour le nettoyage, les recommandations décrites dans la rubrique précédente s’appliquent. En complément, pour le nettoyage des sols, il faut limiter l’utilisation de l’aspirateur, susceptible de disperser les poussières et donc potentiellement le SARS-CoV-2, et privilégier le balayage humide.

Les désinfectants (ou biocides) ne nettoient pas. Ils sont utilisés, en complément du nettoyage, sur des surfaces potentiellement contaminées pour tuer les bactéries pathogènes, responsables d’infections peuvent être des (bactéricides) ou pour éliminer les virus responsables de maladies comme la Covid-19 (virucides).

Tous les désinfectants ne sont pas des virucides ! Un désinfectant est virucide, donc efficace contre le SARS-CoV-2, s’il répond à la norme EN 14476 ou s’il contient au moins 70% d'alcool.

Contrairement aux détergents, les produits de désinfection ne sont couverts par aucun label environnemental. Il est recommandé de choisir des produits non étiquetés « produits dangereux » ne contenant pas de substances dîtes CMR (cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction).

Les surfaces fréquemment en contact avec les mains (poignées de porte, interrupteurs, surfaces des tables et des bureaux, boutons d’ascenseurs, rampes d’escaliers, robinetteries, etc.), les sols et les sanitaires doivent faire l’objet d’une désinfection quotidienne :

  • déterger-désinfecter les sols et surfaces en utilisant un produit détergent-désinfectant virucide à diluer ou prêt à l’emploi en spray à appliquer sur essuie-tout (petites surfaces) respectant la norme EN 14476 ;
  • ou déterger avec un produit détergent habituel puis désinfecter (après rinçage et séchage) avec un produit virucide respectant la norme EN 14476 ou, à défaut, à l’eau de Javel diluée à 0,5% de chlore actif (250 ml d’eau de Javel à 9,6% dans 750 ml d’eau froide + 4 litres d’eau froide OU 250 ml d’eau de Javel à 4,8% dans 750 ml d’eau froide + 1,5 litre d’eau froide).

L’eau de Javel même diluée est un produit dangereux pour la santé et pour l'environnement. Elle doit être manipulée avec les précautions et les équipements de protection individuelle adaptés et ne doit jamais être utilisée en mélange avec d’autres produits. Le mélange de l’eau de Javel avec des produits acides par exemple (détartrants, vinaigre, etc.) produit un dégagement de chlore gazeux très irritant pour les yeux et les voies respiratoires, une exposition prolongée ou répétée
pouvant conduire à une insuffisance respiratoire grave.

Les appareils électroniques, tels que les claviers d’ordinateur, les tablettes et les téléphones portables, peuvent être désinfectés avec des lingettes en microfibres imbibées d'alcool (au moins tous les jours) ou suivre les recommandations du fabricant pour les produits de nettoyage et de désinfection compatibles avec l’appareil.

Comme pour l’application des détergents, il faut privilégier pour l’application de désinfectants, l’utilisation d’éponges, de chiffons ou de lingettes en microfibres (à laver après chaque utilisation) et proscrire l’utilisation de lingettes jetables et pré-imbibées polluantes pour l’environnement et inefficaces sur le SARS-CoV-2 si elles ne portent pas la mention NF 14476.

Les appareils de nettoyage à la vapeur permettent de nettoyer efficacement sans utiliser de produits détergents. Dans le cadre de la pandémie, pour la désinfection des surfaces et des sols par la vapeur, les appareils utilisés doivent répondre à la norme NF T72-110. Un jet de vapeur trop puissant ou mal utilisé peut en effet créer une aérolisation  des particules virales et les remettre en suspension sans les détruire.

Les déchets produits, notamment les masques et mouchoirs à usage unique, doivent être jetés dans un sac plastique pour ordures ménagères dédié, opaque, disposant d’un système de fermeture fonctionnel (liens traditionnels ou liens coulissants) et d’un volume adapté (30 litres au maximum). Lorsque le sac plastique pour ordures ménagères est presque plein, il est fermé et placé dans un deuxième sac plastique pour ordures ménagères répondant aux mêmes caractéristiques, qui sera également fermé. Les déchets sont stockés sous ce format durant 24 heures (afin de réduire fortement la viabilité du virus sur des matières poreuses) avant leur élimination via la filière classique des ordures ménagères.

Pour l’entretien du linge et des draps, il faut respecter les recommandations ci-dessous :

  • Ne pas secouer les draps et le linge
  • Ne pas plaquer les draps et le linge contre soi
  • Transporter les draps et le linge à laver dans la machine à laver le linge sans dépose intermédiaire dans le logement collectif ou au domicile
  • Traiter le linge dans une machine à laver par un cycle de lavage de 30 mn à 60°C minimum.

Pendant la désinfection, comme pendant le nettoyage, il faut aérer en permanence. Au-delà, il est recommandé d’aérer plusieurs fois par jour au moins 15 minutes à chaque fois.

Les établissements recevant du public (ERP)

Les ERP doivent se référer aux protocoles sanitaires mis en place pour protéger la santé de leurs personnels et de leurs usagers. Les modalités de gestion à appliquer varient en fonction du type d’établissement (crèches, établissements scolaires, équipements sportifs, accueil collectifs de mineurs et établissements culturels).

L’espace public

Le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) recommande de ne pas mettre en œuvre une politique de nettoyage spécifique ou de désinfection de la voirie, du fait de l’absence d’argument scientifique de l’efficacité d’une telle mesure sur la prévention de la transmission du SARS-CoV-2. Il préconise en revanche d’assurer le nettoyage et la désinfection à une fréquence plus régulière des surfaces du mobilier urbain (en contact avec les mains) avec les équipements de protection habituels des professionnels. Enfin, il recommande de ne surtout pas employer d’appareils pouvant souffler des poussières des sols de type souffleurs de feuilles.

Face à la pandémie actuelle, certains fabricants font actuellement une forte promotion de nouveaux dispositifs ou procédés dits « anti-Covid-19 » : revêtements biocides, purificateurs d’air, risques liés à la désinfection par UV ou ozone, etc. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) met en garde contre certaines de ces innovations qui non seulement ne réduisent pas le risque de transmission du virus mais peuvent en engendrer de nouveaux (en savoir plus).

Depuis le début de la crise sanitaire, les centres anti-poison constatent une augmentation des appels pour des accidents domestiques ou des intoxications liés au mauvais usage de nettoyants-désinfectants (eau de Javel en particulier), de solutions hydro-alcooliques, d’huiles essentielles et d’anti-inflammatoires.

  • En cas d’ingestion, ne faites pas boire de lait ! Ne faites pas vomir ! C'est rarement indiqué et parfois même très dangereux.
  • En cas de projection d'un produit dangereux dans les yeux ou sur la peau, rincez immédiatement, abondamment et longuement, plusieurs minutes, à l'eau claire.
  • En cas d'émanation de gaz irritant ou toxique dans un espace fermé, aérez bien les locaux.
  • En cas d’intoxication, appelez immédiatement le centre anti-poison et de toxicovigilance de la région Paca (situé à Marseille) au 04.91.75.25.25 (7j/7 et 24h/24) et/ou un médecin et/ou le SAMU (15).

Pour limiter les risques d'accidents domestiques ou d'intoxications, et quels que soient les produits (nettoyage ou désinfection), il faut :

  • respecter scrupuleusement les précautions de stockage et d’utilisation (temps de contact, rinçage, etc.) ;
  • ne pas mélanger différents produits entre eux  (notamment eau de Javel et détartrant) car cela peut générer des émanations irritantes voire toxiques ;
  • tenir les contenants hors de portée des enfants ;
  • et ne pas utiliser ces produits pour l'hygiène corporelle.