Stabilisation des infections VIH en Paca : l'importance de maintenir un dépistage précoce
En 2024, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur enregistre 333 nouvelles découvertes de séropositivité VIH, un niveau stable par rapport à 2023 (353).
Selon Santé publique France, 217 personnes ont été nouvellement contaminées, un chiffre lui aussi stable depuis 2022.
Par ailleurs, en 2024, 619 personnes vivaient avec le VIH sans connaître leur séropositivité, un nombre en baisse par rapport à 2023 (663), confirmant l’importance du dépistage précoce.
Les contaminations lors de rapports hétérosexuels deviennent désormais majoritaires, devant les transmissions lors de rapports sexuels entre hommes, historiquement prépondérantes dans la région.
Dépistage : un levier essentiel pour agir plus tôt
Le dépistage reste le seul moyen de connaître son statut vis-à-vis des infections sexuellement transmissibles. Un diagnostic tardif entraîne une perte de chance pour la prise en charge (traitement et suivi) et augmente le risque de transmission.
Ces actions s’inscrivent pleinement dans les objectifs internationaux fixés à 95 % par l’ONUSIDA pour mettre fin à l’épidémie de VIH d’ici 2030.
En région Paca, depuis 2023, les résultats sont particulièrement encourageants et méritent d’être valorisés, tout en poursuivant les efforts :
96 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ;
97 % bénéficient d’un traitement antirétroviral ;
97 % présentent une charge virale indétectable, signe que le virus est contrôlé et qu’il ne peut plus être transmis.
Ces chiffres témoignent de l’efficacité des dispositifs en place et de l’engagement collectif pour atteindre et dépasser les cibles mondiales.
L’offre régionale est large :
CeGIDD et structures habilitées à réaliser des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD),
Dépistage sans ordonnance et sans rendez-vous dans tous les laboratoires, pris en charge à 100 % depuis janvier 2022,
Depuis septembre 2024, le dispositif « Mon Test IST » permet aux moins de 26 ans de bénéficier d’un dépistage élargi (gonorrhée, chlamydiose, syphilis, hépatite B).
L’activité de dépistage reste très élevée en Paca avec 788 000 analyses VIH réalisées en 2024.
Le dépistage en laboratoire sans ordonnance connaît un succès croissant : 140 700 tests en 2024, contre 65 800 en 2023.
Prévention : maintenir un haut niveau de vigilance
L’usage du préservatif, masculin ou féminin, demeure un outil essentiel de prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST).
Or, son utilisation au premier rapport sexuel est en baisse depuis plusieurs années[1]., en particulier chez les plus jeunes.
Depuis le 1er janvier 2023, les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans.
Santé sexuelle : un axe prioritaire du Projet régional de santé 2023-2028
L’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur renforce ses actions en matière de santé sexuelle autour de quatre priorités :
prévenir le VIH et les IST en adaptant les outils à chaque public (préservatifs, dépistage, traitements préventifs ou post-exposition).
éduquer les jeunes à la sexualité, à la santé sexuelle et aux relations interpersonnelles.
informer le grand public, notamment via l’opération annuelle « Mois de la santé sexuelle, on en parle ».
améliorer l’accès aux soins des publics les plus vulnérables (personnes migrantes, mineurs non accompagnés, personnes en situation de prostitution…).
De plus, les deux anciens COREVIH ont été réunis en un seul CORESS régional, afin de renforcer la coordination, l’harmonisation et l’efficacité des actions en matière de santé sexuelle sur l’ensemble de la région.
Autres signaux de surveillance
Les dépistages et diagnostics des infections à Chlamydia trachomatis, gonocoque et syphilis sont en hausse continue depuis 2018.
Le taux d’infections à gonocoque progresse fortement :
chez les hommes de 15 à 49 ans,
chez les femmes de 15 à 25 ans.
Les infections à Chlamydia restent particulièrement élevées chez les femmes de 15 à 49 ans.






